SUCCÈS Très prisée, l’activité «l’Ecole à la ferme» a établi un nouveau record
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LAURENCE BÉZAGUET .
«C’est trop drôle, ça chatouille», s’exclame Stéphanie en tendant sa main, pleine de céréales, à une vache. Cette fillette est récemment venue, avec sa classe de l’Ecole Geisendorf, passer une journée à la ferme des Grands-Bois à Vernier. «La plupart de mes élèves viventen appartement, ce sont des enfants de la ville qui ne connaissent pas bien la campagne. Ils sont donc ravis de participer à L’Ecole à la ferme», souligne Wanda Caron, enseignante de première enfantine. Cette activité veut permettre aux plus jeunes de garder un lien privilégié avec la terre et la production d’aliments. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ça cartonne! Ainsi plus de 2400 écoliers répartis dans 132 classes se sont rendus, l’an dernier, dans l’une des six exploitations agricoles participantes. «Nous avons battu tous les records, avec une augmentation de 59% du taux de fréquentation par rapport à 2005», informe Céline Perroux, au nom d’Agri Genève, l’une des orga-nisations agricoles sans qui l’Ecole à la Ferme n’existerait pas. La vache ne fabrique pas des briques de lait: A en croire l’impressionnante progression du nombre de visites effectuées depuis 1999 (on est passé de 556 à 2444 enfants), les enseignants sont soucieux que leurs élèves puissent goûter une carotte à peine sortie de terre, toucher un jeune veau, fabriquer du beurre ou du fromage. Mardi, les mômes de Geisendorf ont commencé par boire du bon lait frais, offert par la fermière Nathalie Zeller: avant d’aller à la rencontre des vaches. Les caresses se multiplient dans l’étable. «Pourquoi y a-t-il tant d’hirondelles à la ferme?» questionne Nathalie pour capter l’attention des écoliers. Vaine tentative. «Mais que mangent les hirondelles?» poursuit la maîtresse des lieux. «Des mouches», répond Marissa, jolie «Boucles d’or» vêtue de rose. Et on le sait bien, cet insecte ne s’acharne pas seulement sur les humains: les vaches en savent quelque chose! La maîtresse des lieux entame alors sa leçon interactive «de la pâquerette au lait». «Que mange une vache? Est-ce qu’elle fait du lait toute sa vie? Estce que la traite fait mal?» Les questions fusent, les réponses sont plus timides. A voir leur air estomaqué, on peut se demander si certains mômes ne croient pas que la vache fabrique directement des briques de lait: Gisela et Alex préfèrent pour leur part se courir après. Alors Nathalie Zeller active sa clochette pour rétablir l’ordre. Et pour montrer, à l’aide d’une vache miniature, que cet herbivore marche sur la pointe de ses ongles. Les écoliers semblent à nouveau stupéfaits. Ils retrouvent le sourire en allant cajoler les petits veaux. Heureusement que la fermière ne leur dit pas que, dès l’âge de trois mois et demi environ, ils partiront à l’abattoir. Après la pause pique-nique et la traite en direct des vaches, les petits visiteurs apprendront à faire du beurre, après avoir battu de la crème Chantilly. Leur réalisation finira sur des tranches de pain pour un goûter final: royal. «J’apprécie ces visites que j’organise depuis quinze ans. Non seulement elles me permettent de faire découvrir mes produits mais de bénéficier, en plus, d’une activité d’appoint», conclut Nathalie Zeller, qui ne cache pas que la concurrence étrangère est «très rude» pour les fermiers genevois: «J’aspire à une hausse du prix de l’essence au nom de l’écologie et de la vente des produits de proximité!» Articles à la même date – 14/05/2007